Thierry Neuville après son abandon en Australie: "Je ne regrette rien. Il fallait essayer"
Suspense à tous les étages à trois spéciales de l'arrivée du championnat du monde.
- Publié le 17-11-2018 à 23h48
- Mis à jour le 18-11-2018 à 09h17
Sorti de la route alors qu'il tentait le tout pour le tout pour aller chercher le titre, Thierry Neuville est pour la quatrième fois vice-champion du monde des rallyes.
Ils nous auront fait vibrer jusque dans l'antépénultième spéciale du championnat du monde, la nuit dernière en Australie. Là, alors que le ciel semblait vouloir leur donner un dernier coup de pouce, Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul ont brutalement vu leurs derniers espoirs s'envoler avec leur Hyundai. Roue arrachée, nos compatriotes en restaient là pour 2018, la sortie de route d'Ott Tanak dans la spéciale suivante leur offrant tout de même un quatrième titre de vice-champion du monde après ceux de 2013, 2016 et 2017. La victoire est finalement revenue à Jari-Matti Latvala qui ne s'était plus imposé depuis la Suède 2017, le Finlandais offrant le titre constructeurs à Toyota. Cinquième après avoir roulé « comme sa grand-mère » dès qu'il a su que Thierry Neuville n'était plus à ses basques, Sébastien Ogier décroche un 6ème titre mondial consécutif, le deuxième pour Ford M-Sport avant de passer chez Citroën l'an prochain.
Revenu à 39.2 secondes du Français, Thierry Neuville aurait bien voulu empêcher ce sacre. Il a tout tenté en voyant la pluie tomber. Mais dans des conditions dantesques, notre compatriote tentant l'impossible s'est rapidement fait piéger. On ne lui jètera bien sûr pas la pierre sur ce coup-là.
« En voyant l'état de la route, je me suis dit qu'il fallait y aller, tenter le coup. Je n'avais rien à perdre, » racontait notre compatriote cachant très bien une légitime déception après avoir pris le soin de serrer la main de chaque membre de l'équipe jusqu'au cuistot Hyundai. « C'était ma dernière chance. Je suis parti à l'assaut. Dès les premiers mètres j'ai touché un talus. Puis après 1,5 km, je me suis fait avoir une première fois, je suis parti en tête-à-queue dans un talus. Dans le choc, j'ai cassé la 1ère vitesse. J'étais énervé, j'ai mis la 2e vitesse et en repartant j'ai loupé l'entrée d'un virage et j'ai tapé à l'arrière arrachant la suspension et la roue arrière gauche. La prise de risques était peut-être un peu trop importante, mais j'ai préféré attaquer pour ne rien regretter. Je voulais tenter ma dernière chance d'être champion. »
Acclamé à son retour par son équipe, ses proches, sa famille comme s'il avait gagné, Thierry affichait un large sourire. Pas trop déçu ? « Je l'étais fort vendredi après la crevaison car je savais que mes plus grandes chances s'étaient envolées. Après, j'ai gardé un petit espoir, mais je m'étais déjà un peu fait à l'idée. Nous étions trois à pouvoir encore être couronné et nous savions bien au départ qu'il y aurait un très heureux et deux malheureux. Chacun le méritait à sa façon. J'estime avoir pas mal progressé par rapport à l'an dernier. J'ai mieux géré mes courses, surtout quand cela ne démarrait pas bien. Mais on a eu des problèmes techniques au Mexique, on n'a pas été bons en Corse et puis surtout il y a eu la Turquie où j'ai perdu les 25 points de la victoire en raison d'un bris de suspension passée à travers le capot. Après cela s'est aussi joué sur quelques détails comme les stratégies d'équipe dont je n'ai jamais pu profiter. On fera les choses différemment dans le futur. La crevaison de vendredi a été le dernier coup, mais jusque là j'avais encore la situation bien en mains. J'étais virtuellement champion jusqu'à cette 6eme spéciale. Mais ce ne sera pas encore pour cette fois-ci. Bravo à Sébastien et Julien et rendez-vous au Monte-Carlo. On va réessayer et je vous promets qu'on sera encore plus forts. »